« C’est sur une petite annonce parue dans le journal local, le « Courrier de l’Eure », le 26 janvier 1989, que tout a commencé, le début d’une grande aventure, des années d’engagement, un travail de titan, pour aboutir à ce que chacun connait aujourd’hui.
A cette époque, je recherchais une propriété originale à restaurer, quelque chose un peu hors du commun. Si mon premier intérêt s’est porté sur un ancien presbytère, c’est finalement sur un moulin que j’ai jeté mon dévolu : le MOULIN DU PARC.
Depuis longtemps j’avais fait mon idéal de cette devise : « SUIS TON REVE, IL T’APPARTIENT » mais loin de penser que cette année 1989 viendrait me mettre le pied à l’étrier pour que mon rêve devienne enfin une réalité.
Les constructions du passé, notamment les moulins, étonnent toujours par l’ingéniosité et la diversité de leur mécanisme. Bâtir et restaurer est à mes yeux un art qui se nourrit des savoir-faire et des échanges. Les moulins en sont un exemple typique. « Usines » complexes, elles font partie intégrante du patrimoine rural Normand au même titre que les lavoirs, les fours à pain et les colombiers, patrimoine important par son nombre qui se révèle se situer au troisième rang national après les églises et les châteaux.
J’ai toujours aimé les vieux matériaux : les colombages, les pierres, les briques, le torchis, le silex, les tuiles. J’avais, dans cette propriété, l’intégralité de ce qui m’intéressait.
Ce qui me plait particulièrement c’est de restaurer dans la dimension la plus large du terme. Avant d’entamer les travaux en eux-mêmes, j’ai plaisir à étudier l’origine, l’histoire du bâtiment, du lieu, de son environnement. Ma satisfaction se traduit aussi par les recherches aux archives, près des spécialistes ou des connaisseurs.
J’avais devant moi un site vieux de plus de huit siècles. Quel bonheur de découvrir que Guillaume le Conquérant, pour ne citer que lui, serait passé un jour en cet endroit. Quel délice de pouvoir faire un rapprochement avec l’abbaye du Bec Hellouin toute proche. Apprendre que le Moulin du Parc, MON MOULIN, est le dernier survivant au complet des 8 moulins implantés sur le Bec, tous dépendants de l’Abbaye, engendre une certaine fierté et une envie encore plus grande de le restaurer. Mais quelle joie aussi que d’entendre les anecdotes des voisins de la vallée, qui viennent me conter l’activité qui régnait autrefois en ce lieu alors que le moulin était à l’état d’abandon depuis un siècle. Là encore, je suis comblé.
Cette grande aventure c’est aussi les plans, les dessins, les croquis réalisés avant travaux, représentant pour moi quelque chose de fabuleux. J’ai ainsi l’occasion de mettre en oeuvre mes connaissances, et j’avoue éprouver une grande satisfaction lorsqu’on me demande de les publier. Dans mon rêve il y avait déjà tous ces dessins. Dans la réalité, ils sont mis en application.
Autres moments forts de cette vaste entreprise, la recherche de matériaux ou matériels anciens, dans les vide-greniers, près des amis, la famille… Et lorsqu’on me demande quoi m’offrir ? (plus personne ne s’interroge) : une vieille penture, une vieille ferrure ou encore une vieille porte à restaurer, et je suis le plus heureux des hommes ».
N’est-il pas plus belle chose que d’espérer et de voir un jour
cet espoir devenir réalité.
Ce moulin est venu combler ce rêve qui m’obsédait
depuis des années.
Marcel Caron
A retrouver dans son intégralité dans la brochure : le site du Moulin du Parc – un quart de siècle de restauration (brochure en vente au prix de 10 €+ frais de port). Commande à adresser à Marcel CARON – Association au Four et au moulin du Parc – mail : marcelcaron2@orange.fr